LES SCIENCES COGNITIVES
ET L’APPRENTISSAGE

Le terme de « neurosciences cognitives » apparaît à la fin des années 1970 grâce à Michael Gazzaniga et George Armitage Miller. Le premier était professeur en psychologie à l’Université de Californie (Santa Barbara) et le second psychologue et enseignait à Harvard et Princeton. Depuis, de nombreux scientifiques s’intéressent à ce champ de recherche.
Aujourd’hui, des filières universitaires et des centres de recherche se spécialisent dans ce domaine. Comme par exemple l‘Institut des Sciences Cognitives (ISC) Marc Jeannerod de Bron.

Mais que se cache-t-il derrière cette appellation ?

COMMENT DÉFINIT-ON LES SCIENCES COGNITIVES ?

Les sciences cognitives se trouvent à l’interface entre les neurosciences, la psychologie, la linguistique et l’intelligence artificielle. Sa discipline appartient donc aux sciences naturelles et aux sciences humaines (Tiberghien, 2002).

Brigitte Chamak (sociologue et neurobiologiste) définit les sciences cognitives comme « un ensemble de disciplines scientifiques visant à l’étude et à la compréhension des mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle, et plus largement de tout système cognitif (…). Elles reposent donc sur l’étude et la modélisation de phénomènes aussi divers que la perception, l’intelligence, le langage, le calcul, le raisonnement ou même la conscience ». (Centre d’analyse stratégique, 2010).

LEUR ESSOR

Leur essor est à mettre en lien avec les récentes évolutions techniques en matière d’imagerie médicale.

Le but des sciences cognitives est d’identifier les processus cérébraux à l’origine de nos capacités mentales.

Deux projets de grande envergure ont vu le jour depuis cet engouement : le projet « Brain » et le projet « Human Brain Project ».
Le premier est américain et a été impulsé sous Obama en 2014. Son but est d’améliorer la compréhension du cerveau humain en mesurant de manière simultanée l’activité d’un grand nombre de neurones. Son budget doit atteindre les trois milliards de dollars sur dix ans.
Le second (HBP) est un projet européen et vise à modéliser le fonctionnement du cerveau, pour lutter contre les maladies cérébrales (comme Alzheimer ou Parkinson).

QUELS SONT LEURS APPORTS DANS L’APPRENTISSAGE ?

Selon Stanislas Dehaene (psychologue cognitiviste et neuroscientifique) on peut identifier au moins quatre piliers dans l’apprentissage : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et la consolidation.

  • L’attention est le mécanisme qui nous sert à sélectionner une information et à en moduler le traitement. Ainsi lors d’une formation il est recommandé de captiver et canaliser l’apprenant.
  • L’engagement actif consiste à apprendre de manière active. Lorsque l’apprenant fait un effort cognitif, cela conduit à une meilleure mémorisation. L’apprenant doit pouvoir se tester.
  • Le retour d’information ou « retour sur erreur » implique que l’apprenant a besoin de faire des erreurs et qu’on lui fasse des retours constructifs. Pour que cette « expérience » soit bien vécue il est préférable de privilégier le renforcement positif (approbation, validation, encouragement) et la récompense (immatérielle). Une source de stress est préjudiciable pour la mémorisation.
    Les retours doivent également se faire de manière de plus en plus espacés dans le temps si on souhaite que l’information soit enregistrée dans le long terme. Ces conclusions viennent en partie du travail effectué par Ebbinghaus (Courbe de l’oubli).
  • Enfin, la consolidation est le fait de passer d’un traitement lent, conscient de l’information à un fonctionnement rapide, inconscient et automatique. Ainsi, la routinisation est importante car elle va rendre les ressources du cerveau disponibles pour d’autres objectifs.

Pour finir, le sommeil a un rôle essentiel dans ce travail de mémorisation.

Les sciences cognitives sont donc une discipline en pleine expansion et qui nous permet aujourd’hui de proposer un apprentissage plus efficace.
Elle offre des clefs de compréhension sur lesquelles nous souhaitons nous appuyer pour concevoir notre propre algorithme éducatif.
Nous travaillons également en collaboration avec des experts de ce domaine.

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